C'est l'histoire de l'arroseur arrosé. Après avoir tenté d'affaiblir
le camp réformiste en faisant arrêter Golamhossein Karbastchi, le maire de Téhéran, les conservateurs ont dû reculer hier devant la mobilisation de leurs adversaires et ordonner sa libération. Dans la capitale, des centaines de personnes ont aussitôt manifesté leur joie devant le ministère de l'Intérieur, véritable quartier général des partisans du maire, arrêté le 4 avril pour «escroquerie et mauvaise gestion». Des affiches le représentant ont été distribuées aux passants tandis que des jeunes demandaient aux automobilistes d'allumer leurs phares et de klaxonner. La libération sous caution du maire intervient peu après le rejet par la cour d'appel de sa demande de mise en liberté, ce qui rend le revers de la faction conservatrice laquelle contrôle la justice et les prisons encore plus patent. Le chef du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Mohammed Yazdi, avait ainsi constamment soutenu ses juges qui s'opposaient à l'élargissement de Karbastchi.
Pour remporter ce bras de fer, la faction réformiste, en particulier son aile gauche, dirigée par le ministre de l'Intérieur Abdoullah Nouri, avait menacé d'organiser mercredi une manifestation de soutien au maire emprisonné. La décision de l'annuler, dimanche soir, à l'initiative du gouvernement, laissait supposer qu'un compromis entre les deux factions venait d'être trouvé et que le maire allait être rapidement libéré (Libération du 15 avril). En dépit de l'annulati