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Libération

La Finlande adopte l'euro à reculons.Le Parlement vote aujourd'hui l'entrée dans l'UEM malgré une opinion très divisée.

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publié le 17 avril 1998 à 23h04

Helsinki envoyé spécial

Derrière les murs épais de granit rose de l'Eduskunta, le Parlement finlandais, s'achève aujourd'hui un pan de l'histoire du pays. En surface, le plus tranquillement du monde. Sans surprise, le Parlement devrait voter en faveur de la proposition du gouvernement finlandais d'adhérer à l'Union économique et monétaire (UEM) dès le 1er janvier 1999. Les cinq partis de la très large coalition gouvernementale ­ surnommée «arc-en-ciel», elle rassemble alliance de gauche (ex-communistes), verts, sociaux-démocrates, libéraux suédophones et conservateurs ­ ont annoncé depuis déjà un certain temps qu'ils voteraient oui à l'euro. A eux cinq, ils disposent d'une écrasante majorité. Un vote politique acquis pour une opinion publique finlandaise pourtant très partagée. L'an dernier encore, la Finlande était le pays de l'Union européenne où il y avait le moins de soutien pour l'euro. Seuls 29% des Finlandais appuyaient la monnaie unique. Depuis, les camps se sont rééquilibrés, illustrant plus le fatalisme qu'un enthousiasme soudain pour la monnaie unique. Avec le temps, les Finlandais se sont résignés à l'idée qu'ils pouvaient difficilement aller contre le rouleau compresseur de l'UE, tant leur pays a décidé de jouer à fond le jeu de Bruxelles.

Le fossé entre élite et opinion est tel qu'Erkki Inomioja, président social-démocrate de la Grande Commission, qui fait office de commission aux Affaires européennes de la Finlande, s'en est inquiété: «La Finlande officielle s'e