Bangkok de notre correspondant
Si l'on en croit le dernier carré des Khmers rouges, cernés dans un réduit montagneux par les forces gouvernementales cambodgiennes, Pol Pot est mort mercredi soir, peu avant minuit, à l'âge probable de 73 ans. Victime d'une crise cardiaque. Pour dissiper le scepticisme général qui entoure depuis toujours les faits et gestes de l'ancien «Frère numéro un» du Kampuchea démocratique, principal artisan du génocide cambodgien, ses anciens compagnons d'armes ont montré hier son cadavre à la presse internationale. Vêtue d'un pyjama, à moitié recouverte d'une couverture, la dépouille de Pol Pot gisait sur un lit, dans une petite cabane en pleine jungle, en territoire cambodgien, à un kilomètre de la frontière thaïlandaise.
A moins d'une supercherie, Pol Pot ne sera donc jamais traduit devant un tribunal international. L'ancien chef des Khmers rouges souffrait depuis longtemps de la malaria et de problème cardiaques, comme l'avaient constaté les deux seuls journalistes à l'avoir interviewé récemment, l'Américain Nate Thayer, de la Far Eastern Economic Review, et le Thaïlandais Prachit Saengrungruang, du Bangkok Post. Il était incapable de marcher sans le secours d'une canne et, fréquemment, de porteurs.
Au chevet du mort, hier, des dirigeants khmers rouges se disaient affligés. «J'aurais pu le livrer n'importe quand et nous ne devrions pas être accusés de sa mort», a déclaré à l'AFP Khen Ngun, un officier khmer rouge. «La communauté internationale est ar