Moscou de notre correspondante
Les pronostics étaient réservés hier sur les chances de Sergueï Kirienko de voir sa candidature au poste de Premier ministre approuvée aujourd'hui par la Douma. Le nouveau protégé de Boris Eltsine a mené d'ultimes consultations avec les groupes parlementaires, notamment avec l'opposition communiste. Mais il semblait n'avoir enregistré aucune percée. Kirienko avait recueilli 143 suffrages lors du premier vote d'investiture le 10 avril à la Douma, loin derrière la majorité requise de 226 voix. Lors du deuxième tour aujourd'hui, il lui sera difficile de combler son retard. Mais certains analystes ne l'excluaient pas totalement, compte tenu de la versatilité des députés russes.
Le ralliement cette semaine du président de la Douma Guennadi Seleznev, un communiste modéré, avait fait apparaître les premières lézardes au sein de son camp. Après avoir rencontré hier Kirienko, le leader communiste Guennadi Ziouganov a toutefois répété que son parti et ses deux formations alliées (221 sièges au total) maintenaient leurs consignes de voter contre lui. Ziouganov, qui n'est jamais apparu autant à la télévision, semble ainsi décidé à jouer le plus longtemps possible le rôle de l'opposant irréductible qui conforte son image dans l'électorat.
Mais, rappelant le fait que l'opposition communiste a toujours cédé dans les bras de fer avec le pouvoir, les analystes jugeaient inéluctable une reddition. La question était de savoir si elle aurait lieu au deuxième ou au tr