Magdebourg envoyée spéciale
Six fauteuils sur une estrade. Assis dedans, des patrons qui ont réussi dans les «nouveaux Länder» (l'ex-RDA): fonder leur entreprise, créer des emplois, prospérer. Au milieu, trônant, Gerhard Schröder, déjà en pleine campagne pour les législatives de septembre. A Magdebourg, mercredi soir, le leader social-démocrate fait coup double: il s'affiche à l'Est, une terre qui doit plutôt l'unification à Helmut Kohl, et se montre encadré de jeunes entrepreneurs, représentant l'Allemagne qui gagne. Son discours est résolument positif: à peine évoque-t-il les «erreurs» économiques de Kohl à l'Est, les «tours de bureaux» et les parcs industriels vides, le chômage record. Schröder fait l'éloge de l'esprit d'entreprise, l'éloge du risque, l'éloge des PME, et ravit son auditoire.
Ce vendredi à Leipzig, Schröder joue un nouveau temps fort dans sa stratégie de conquête de la chancellerie: son parti réuni en congrès doit l'élire officiellement et adopter son programme, centré sur la lutte contre le chômage. Le calcul des dirigeants du SPD est simple. Pour gagner une élection en Allemagne, il faut inspirer confiance en matière économique. Là, Schröder a déjà réussi un petit miracle: 59% des Allemands le juge «compétent sur les questions économiques», 41% font confiance à Kohl (sondage Forsa).
«Schröder, c'est l'espoir d'un nouvel élan en Allemagne, explique Thomas Bittner, 23 ans, étudiant en droit et codirigeant d'une société de bâtiment venu l'applaudir mercredi à