Leipzig, envoyée spéciale.
Lumière tamisée, musique de marche à pleins décibels et faisceaux de lumière braqués sur l'entrée triomphale de la star" Le congrès qui a intronisé Gerhard Schröder candidat social-démocrate à la chancellerie, vendredi à Leipzig, a fait dans le grand spectacle. De mémoire de militant social-démocrate, jamais le parti n'avait encore osé une telle mise en scène médiatique. Jamais non plus Schröder n'avait obtenu un soutien aussi enthousiaste du SPD. Se sachant mal aimé au sein de son parti, Schröder avait demandé un vote à bulletin secret. 93% des délégués ont voté pour sa candidature: un score très honorable quand on se souvient qu'en 1995, les délégués lui avaient imposé un second tour avant de le réélire à la direction du parti. Les deux précédents candidats à la chancellerie avaient toutefois fait mieux encore: près de 99% des délégués avaient voté pour Oskar Lafontaine en 1990 et 95% pour Rudolf Scharping en 1994.
«C'est dans les salles de séjour que Schröder est le meilleur», explique Franz Müntefering, secrétaire général du parti, pour justifier ce grand show, essentiellement conçu pour mettre Schröder en valeur à la télévision. «Il ne suffit pas d'avoir un bon programme pour gagner les élections, il faut aussi un bon candidat et savoir le vendre. C'est comme ça que Kohl a gagné les précédentes élections, c'est comme ça que nous gagnerons les prochaines.»
De l'ouvrier au patron. Ne pouvant totalement faire l'économie d'un programme, le congrès a