Un candidat soutenu par les trois grands partis du pays, face à
quatre candidats plus farfelus les uns que les autres: l'élection de dimanche en Autriche explose tous les canons politiques habituels. Le président sortant, Thomas Klestil, 65 ans, s'est assuré non seulement le soutien de son parti conservateur, l'ÖVP, mais aussi celui de Jörg Haider, le tribun d'extrême droite (FPÖ), et même celui d'une partie des dirigeants sociaux-démocrates (SPÖ). Klestil semble ainsi assuré d'être réélu dès le premier tour. Les sondages le créditent de plus de 50% des intentions de vote. Ce consensus est d'autant plus curieux que Klestil a accumulé les casseroles. Elu en 1992 sur l'image d'un père de famille modèle, il a dû avouer une maîtresse cachée. A cela s'est ajouté un scandale autour d'une retraite indûment perçue, ou encore le soupçon d'avoir couvert la libération de terroristes iraniens lorsqu'il était au ministère des Affaires étrangères. Malgré tout, Klestil conserve l'image d'un homme d'Etat qui a su gérer l'entrée du pays dans l'UE. Le Parti social-démocrate, qui gouverne en coalition avec les conservateurs, a renoncé à présenter un contre-candidat.
Dans le champ béant laissé par les trois grands partis, les candidatures plus ou moins folkloriques s'en sont donné à coeur joie. Même la plus sérieuse, Heide Schmidt, présente un profil tortueux: ex- disciple de Haider, elle est devenue sa plus farouche adversaire, défendant dorénavant les étrangers ou les homosexuels... Gertraud Kn