Comme il l'avait fait pour la présidente Biljana Plavsic, chef de
file des modérés serbes bosniaques, l'Elysée a déroulé hier le tapis rouge pour un autre opposant à Slobodan Milosevic, le jeune président monténégrin Milo Djukanovic. Après avoir rencontré, mercredi et jeudi, Hubert Védrine et Lionel Jospin, Milo Djukanovic a été reçu pendant plus d'une heure par Jacques Chirac, qui l'a assuré que la France s'engagera auprès de ses partenaires européens afin d'exonérer le Monténégro d'éventuelles sanctions prises contre Belgrade pour son inflexibilité au Kosovo. Lors d'une conférence de presse, il s'est posé en réformateur de la République fédérale de Yougoslavie (RFY), où, constitutionnellement, le Monténégro est l'égal de la Serbie. «Je ne crois pas que le problème fondamental de la RFY, a souligné Milo Djukanovic, soit que la Serbie ait une place prépondérante par rapport au Monténégro. Je crains que la Serbie et le Monténégro ne soient en aussi mauvaise posture, la place la plus mauvaise étant celle de la démocratie en RFY, car le pouvoir est aux mains d'un homme qui a la prétention de gouverner hors des institutions et de tout contrôle. Pour affirmer la position du Monténégro, il faut donc retourner aux principes constitutionnels qui ont présidé à la fondation de l'Etat commun, démocratiser au maximum la vie politique tout en nous ouvrant vers le monde.» Le président a repoussé toute idée de faire sécession, comme l'en accusent ses adversaires. «Il ne faut pas baisser le