Pékin de notre correspondante
La politique chinoise d'expulsion des dissidents est à la fois efficace et cynique. Elle vise à améliorer l'image d'un régime, entachée par les violations des droits de l'homme, notamment par la répression du mouvement démocratique de Tian Anmen, en 1989.
A cet égard, Wang Dan, tête de liste des vingt étudiants les plus recherchés après Tian Anmen, est particulièrement symbolique. Il est sans doute plus connu des Chinois que Wei Jingsheng, qui s'est surtout illustré en 1979, à une époque où l'information ne circulait guère en Chine.
Stratégie bien rodée. La libération des dissidents illustres est une stratégie bien rodée par les dirigeants chinois, avec une maîtrise cynique de la Realpolitik. Ils ont compris que le gouvernement américain avait également intérêt à ces libérations. Pour démontrer que la politique «d'engagement constructif» menée depuis plus d'un an par Bill Clinton est plus payante que la confrontation. Ce n'est pas un hasard si Wei Jingsheng a été libéré en novembre, quelques jours après la visite du président chinois Jiang Zemin aux Etats-Unis, marquée par la levée de l'embargo américain sur l'exportation vers la Chine de matériel et technologies nucléaires" Cette fois, la libération de Wang Dan intervient avant la visite officielle de Bill Clinton en Chine, prévue la dernière semaine de juin. Elle devrait permettre au président américain de se sentir plus à l'aise face à son opinion publique et donc d'aller plus loin dans les con