Qui a abattu, le 6 avril 1994, l'avion du président rwandais Juvénal
Habyarimana un attentat qui a servi de détonateur au génocide? Les forces hutues, responsables des massacres, ont-elles reçu des armes françaises après le début des tueries? Ces deux questions, non résolues, sont au coeur des travaux de la mission d'information parlementaire de Paul Quilès. Au cours de leurs interventions d'hier, les quatre anciens ministres (Edouard Balladur, Alain Juppé, François Léotard et Michel Roussin) ont abordé, à plusieurs reprises, ces questions. Revue de détail.
Livraisons d'armes: «En l'état actuel de mes connaissances"»
La France est soupçonnée d'avoir livré des armes aux Forces armées rwandaises, voire aux milices hutues, après l'embargo des Nations unies du 17 mai 1994. C'est une accusation extrêmement grave, qui revient à dire que Paris aurait armé le bras des génocidaires alors qu'ils commettaient leurs crimes. Edouard Balladur et ses trois anciens ministres ont été hier très prudents, laissant la porte ouverte à d'éventuelles révélations. A plusieurs reprises, l'ancien Premier ministre a répété que «dans l'état actuel de (ses) connaissances», il n'y avait eu que des livraisons d'armes «extrêmement limitées» entre son arrivée au pouvoir en mars 1993 et la décision française d'embargo le 8 avril 1994. Ces fournitures auraient alors totalement cessé. «Il s'agissait de sept pistolets ou revolvers, de 160 parachutes et de pièces de rechange pour véhicules militaires, ainsi que d