Prague, de notre correspondante.
La classe politique tchèque a une petite mine. La nouvelle de l'opération de Vaclav Havel à Innsbrück pour une perforation de l'intestin et de ses dernières complications bronco-pulmonaires a dégrisé le Parlement. Dans l'angoisse à l'idée d'une éventuelle disparition de «celui qui arrange tous les coups», les chefs de parti, à deux mois d'un scrutin législatif anticipé, en auraient presque oublié leur jeu favori du «qui sort avec qui», dans une future coalition gouvernementale. Au profit des «meilleurs voeux de rétablissement» et des accusations portées contre «le manque de transparence» des rapports sur la santé du chef de l'Etat préparés par son équipe médicale. Il semble de plus en plus évident, en effet, que l'équipe chirurgicale autrichienne commence seulement à appréhender l'état d'épuisement général de son patient. Témoin, une série de volte-face quant à la nécessité de le rapatrier à Prague, sitôt sorti du «sommeil». Lundi soir, le président tchèque a subi sa troisième opération chirurgicale en une semaine, cette fois pour l'ablation d'un petit abcès sur la paroi du ventre, selon son porte-parole, pour qui le patient «est dans un état grave mais sa vie n'est pas en danger». Hier, toutefois, on annonçait qu'il ne pourrait éviter une trachéotomie pour l'aider à respirer.
«Le mieux qui puisse arriver est qu'il se remette suffisamment pour désigner un successeur et se retirer, confie une source anonyme à Prague. Avec l'accumulation de ses