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Libération

Jean-Christophe Mitterrand. Au nom du père... L'ex-monsieur Afrique de l'Elysée devant la mission Rwanda.

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publié le 23 avril 1998 à 23h26

«Non, je répète non, je ne connaissais pas le fils du président

Habyarimana. Non, je ne suis pas propriétaire d'hectares de haschich au Rwanda.» La voix légèrement tremblante, Jean-Christophe Mitterrand dément «les allégations mensongères, voire diffamatoires», qui, estime-t-il, ont été portées contre lui tout au long des huit années (1986-92) où il a cumulé le poste de conseiller Afrique à la présidence de la République et la qualité de fils du Président. Hier, il était assis face aux députés de la Mission d'information sur le Rwanda pour dire ce qu'il savait des relations franco-rwandaises de 1990 à son départ au printemps 1992. C'est le temps des attaques armées du Front patriotique rwandais, à partir du sud de l'Ouganda; c'est le temps où le régime de Kigali, sous la pression internationale, se voit forcé de prendre en considération la question des Rwandais de l'extérieur et de négocier.

Ce que les députés veulent savoir, c'est si Paris, qui soutenait le régime du président Habyarimana, a tout fait pour éviter la tourmente dans laquelle le Rwanda allait être emporté au printemps 1994. Le conseiller et fils du Président ne livrera aucune révélation, si ce n'est la relation d'une histoire qui ressemble fort à un engrenage infernal pour la France. Mais cela, il ne le dira pas.

L'audience est publique. Jean-Christophe Mitterrand a sorti de sa serviette de cuir un dossier qui contient sa déclaration. D'une voix qui a, désormais, repris les inflexions familières de son père, il d