Ces derniers mois, la Colombie a fait l'objet de rapports réguliers
de la part des Etats-Unis et des organisations internationales des droits de l'homme qui parlent d'une situation «alarmante». Entre les actions spectaculaires des guérillas des Farc (Forces armées révolutionnaires colombiennes) et de l'ELN (Armée de libération nationale), les meurtres politiques et les exécutions de civils par les groupes paramilitaires, la persistance du trafic de drogue, le pays semble voué au chaos. De passage à Paris, le général Rosso Jose Serrano, chef de la police colombienne, analyse la situation.
Comment expliquez-vous que la Colombie sombre tous les jours un peu plus dans la violence?
La violence est due essentiellement au trafic de stupéfiants. Il est à l'origine d'une division dans notre pays. On peut même, d'un point de vue historique, parler de la Colombie avant le trafic et après. C'est à partir de là que les enlèvements, les violations des droits de l'homme, les assassinats se sont multipliés. Tout comme les tueurs à gage. Si nous n'arrivons pas à renforcer la lutte contre ce trafic, nous ne pourrons pas avoir la paix. Il y a des accusations assez précises de collusion entre certains membres de la police et les escadrons de la morts et les groupes d'autodéfense d'extrême droite...
Nous avons donné des instructions précises aux membres de la police: toute collaboration d'un membre des forces de l'ordre avec ces groupes entraîne un licenciement immédiat. Pour nous, les délinquants