Y a-t-il une fatalité du 2, rue de l'Elysée? Les mânes de Jacques
Foccart, le «Monsieur Afrique» du général de Gaulle et architecte du néocolonialisme en Afrique francophone, ont-ils à ce point prédéterminé le lieu que ses occupants se sont empêchés de changer radicalement de cap? Jean-Christophe Mitterrand, l'un des successeurs de Foccart, n'était pas prédestiné à chausser, à son tour, les bottes, sans doute trop grandes pour lui, de chef d'orchestre de la «Françafrique» (1): ancien coopérant en Algérie, puis correspondant de l'Agence France-Presse au Togo et en Mauritanie, le jeune homme déjà moustachu était plus à l'aise dans les «maquis» (restaurants) des «cités» africaines que dans les coulisses des pouvoirs africains.
Grand «scoop». Mais, quand on s'appelle Mitterrand, on doit assumer. Quand son père, alors dans l'opposition, vient le voir à Nouakchott, les portes du palais s'ouvrent. Et ce patronyme est sans doute à l'origine de son plus grand «scoop»: une interview exceptionnelle de Kim Il-sung, le leader nord-coréen en visite en Mauritanie" Il lui vaut, surtout, d'entrer, d'abord par la petite porte, à l'Elysée après le 10 mai 1981. D'abord au côté de Guy Penne, puis de Jean Audibert, «Jean-Christophe» prend ses marques dans les «affaires africaines» de son père, devenant dans cette Afrique des réseaux, l'intermédiaire privilégié entre Paris et les capitales du continent noir. Au point de recevoir le sobriquet qui ne le quittera plus: «papamadit»" «Réseau de Jean-C