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Libération

Surenchère nationaliste avant le référendum en Serbie. Milosevic appelle à refuser la médiation étrangère au Kosovo.

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par Victoria STEGIC
publié le 23 avril 1998 à 23h26

Belgrade, correspondance.

«Ils ont convoqué un référendum pour faire endosser aux citoyens, qui saignent, la responsabilité d'une politique sur laquelle ils n'avaient jamais été consultés.» Ainsi pestait, en 1994, le président Slobodan Milosevic contre le leader des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, qui avait osé se dresser contre son mentor et rejeter un premier plan de paix pour la Bosnie. Milosevic recourt aujourd'hui à son tour à cette institution, «la plus démocratique» assurent ses proches, pour légitimer son refus de coopérer avec la communauté internationale, au risque de nouvelles sanctions. Les 7 millions d'électeurs de Serbie sont appelés à répondre par «non» ou «oui», dans cet ordre, à la question: «Acceptez-vous une participation de représentants étrangers au règlement des problèmes au Kosovo?» Les autorités ont ouvertement milité pour le «non». Leurs bardes ont sillonné le pays, rendu apathique par la misère économique, pour réveiller la flamme patriotique des années qui ont précédé l'éclatement de la Yougoslavie. Les dirigeants du Parti socialiste (SPS) de Slobodan Milosevic et du Parti radical (SRS, ultranationaliste) de Vojislav Seselj ont rivalisé d'envolées épiques. «La Serbie ne se laissera pas gouverner par des étrangers», ont-ils répété, citant Milosevic. «La Serbie peut compter chez moi sur trois soldats», s'est écrié au Parlement le député radical Tomislav Nikolic, père de trois fils. Le ministre yougoslave, Zivadin Jovanovic, a accusé la communauté