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Libération

Décès du «de Gaulle grec». L'ancien président Constantin Caramanlis avait 91 ans.

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publié le 24 avril 1998 à 23h34

Athènes, de notre correspondante.

Pour les Grecs, il a été l'homme du retour à la démocratie, en 1974, après sept ans de dictature des colonels, et l'artisan de l'ancrage du pays à l'Ouest, au point d'être surnommé" «Dieu»! Constantin Caramanlis, Premier ministre conservateur pendant quatorze ans et président de la République à deux reprises, s'est éteint mardi, à l'âge de 91 ans, des suites d'un arrêt cardiaque. Ses obsèques auront lieu aujourd'hui dans la stricte intimité dans une banlieue au nord d'Athènes, et il sera inhumé dans l'enceinte de la Fondation qui porte son nom.

Né en 1907 dans un village de la Macédoine grecque, alors sous domination ottomane, d'une famille modeste, Constantin Caramanlis, avocat de formation, a vu, en presque un siècle, son pays mener six guerres, dont une civile, doubler sa superficie et tripler sa population. Elu pour la première fois député en 1935, il enchaîne les portefeuilles économiques. Les grandes avenues d'Athènes et quelques ports ont été tracés et construits lorsqu'il avait le portefeuille des Travaux publics dans les années 60. Mais obsédé par l'idée de donner à Athènes les apparences d'une capitale européenne, il permet la construction sauvage des bâtiments qui défigureront à jamais la ville.

En 1955, il a été porté à la présidence du gouvernement par le roi Paul. Il conserve ce poste pendant huit ans, mais sur fond de retour en force de la gauche qui en fait sa bête noire, il se brouille avec le palais et démissionne en juin 19