Washington, de notre correspondant.
Brian T. Stewart n'a pas eu un regard pour la foule des curieux et des journalistes qui avait envahi jeudi le prétoire du tribunal de Saint Charles, Missouri. Cet aide-soignant de 31 ans a d'ores et déjà pris place au panthéon des «monstres» dont les crimes fascinent le public par leur atrocité ou leur nouveauté, même si sa culpabilité est loin d'être prouvée, si elle l'est jamais.
Arme du crime. Arrêté mardi dans une clinique de l'université de Saint Louis où il était employé, Stewart a été officiellement inculpé d'«attaque au premier degré» sur la personne de son propre fils, aujourd'hui âgé de 7 ans. Il risque de dix à trente ans de prison. Mais l'émoi qu 'elle a suscité, l'affaire le doit surtout à l'arme du crime. Il aurait, selon l'accusation, injecté à l'enfant le virus du sida en 1992, alors que celui-ci, alors âgé de 11 mois, était soigné à l'hôpital St Joseph de Lake Saint Louis. Son motif aurait été aussi sordide que son geste. Il ne voulait pas avoir à verser de pension alimentaire à la mère de l'enfant, à laquelle il avait été brièvement marié avant de divorcer. Il avait refusé de reconnaître le bébé comme son fils, car il accusait son ex-femme de l'avoir trompé. Selon elle, il lui avait également fait savoir qu'elle ne toucherait pas un dollar de lui, en lui expliquant que son fils ne survivrait pas longtemps. Un test en paternité a depuis lors confirmé qu'il est bien le père de l'enfant. Il a été condamné en juillet dernier