Magdebourg, envoyée spéciale.
Ambiance kermesse ce dimanche à la salle des fêtes de Magdebourg. Des femmes ont apporté des gâteaux. Des musiciens alternent les derniers tubes anglais et des standards de la RDA, que la salle reprend en choeur. Un chien aboie pendant le discours de Gregor Gysi, leader du Parti du socialisme démocratique (PDS), héritier de l'ancien parti communiste est-allemand.
Sous ses apparences badines, cette «fête de printemps» est bien un meeting politique, pour les élections de Saxe-Anhalt le seul Land où, depuis 1994, le gouvernement (une coalition sociaux-démocrates/verts) repose sur l'appui tacite du PDS. Ce dimanche encore, le score du PDS sera décisif: les sociaux-démocrates rêvent de se débarrasser de son soutien, encore jugé très suspect en Allemagne. Mais le PDS est un phénomène durable: malgré les centaines de milliards investis à l'est de l'Allemagne, malgré la modernisation accélérée des villes et des campagnes, les défenseurs de l'héritage est-allemand sont encore crédités de près de 20% des suffrages.
«Comme ma patrie». Christel Pötsch, 50 ans, a une explication simple pour le succès du PDS: «Ici, on se retrouve entre nous, comme avant. C'est comme mon chez-moi, ma patrie.» Comme tous les sympathisants du PDS, elle précise qu'elle ne veut pas rejouer l'histoire en arrière, revenir à la RDA. «Mais tout n'était pas mauvais non plus. En RDA, j'avais un travail, j'étais quelqu'un.» En 1990, Christel Pötsch a perdu son emploi de chef de rayon dan