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Libération

Tchernobyl: le cauchemar continue. Douze ans après l'accident, situation sanitaire dramatique en Biélorussie.

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publié le 27 avril 1998 à 23h41

Douze ans après l'explosion le 26 avril 1986 du réacteur n°4 de la

centrale ukrainienne de Tchernobyl, les conséquences de la catastrophe s'aggravent d'année en année. Quelque 1,5 million de personnes vivent sur 37 000 kilomètres carrés sérieusement contaminés (plus de 5 curies/km2). Première touchée, la Biélorussie se demande toujours où trouver l'argent pour loger les 120 000 familles évacuées des zones contaminées. «On n'a même pas fini de construire les nouvelles maisons», soupire Vladimir Senko, ambassadeur à Paris. Cet Etat qui a reçu 70% des retombées radioactives de Tchernobyl sur un bon quart de son territoire doit consacrer un quart de son budget annuel à la seule gestion des conséquences de l'accident.

Anomalies. A l'exception de l'iode 131, un radioélément à très courte période radioactive qui a rapidement disparu, la radioactivité des sols est désormais stationnaire. Les trois principaux radioéléments, césium, strontium et plutonium, ne diminueront pas avant plusieurs décennies, même si une petite partie est progressivement lessivée par les pluies vers les rivières. L'épidémie de cancers de la thyroïde chez les enfants continue de progresser. Les dernières données validées indiquent 900 cancers attribuables à Tchernobyl, détectés chez des sujets âgés de moins de 15 ans au moment de l'accident. «Ce chiffre sous-estime la réalité», précise l'Institut français de protection et de sûreté nucléaire (l'IPSN), très investi depuis 1986 dans la gestion de l'après-Tchernob