Tokyo, envoyé spécial.
Steak-frites ou sushis, l'Histoire passe rarement les mêmes plats. ça rend modeste le VRP nippophile Jacques Chirac, qui a débuté hier une visite officielle de trois jours à Tokyo, son 44e voyage dans l'empire du Soleil-Levant, pour inaugurer l'année de la France au Japon. En novembre 1996, il avait débarqué à Tokyo en déclarant «venir à la recherche de la croissance là où elle est». Cette fois, il arrive dans un pays au bord de la récession, frappé de plein fouet par la crise économique et financière asiatique. «En un an, que de bouleversements», constate-t-il au Keidanren, la fédération des organisations patronales, là même où il n'avait pas caché, il y a dix-sept mois, les difficultés de son premier ministre d'alors, Alain Juppé, à mener de front réformes et réduction des déficits publics pour que la France soit en phase avec les critères de Maastricht.
Depuis, de l'eau a coulé. Lionel Jospin a remplacé Juppé, et la France est à l'heure de l'euro. En revanche, le premier ministre japonais, Ryutaro Hashimoto, dont la popularité est en chute libre, a dû abandonner sa politique de rigueur budgétaire et annoncer, vendredi dernier, un vaste plan de relance. Jacques Chirac fait preuve d'un optimisme à toute épreuve. Passé maître dans la méthode Coué, il qualifie la crise sur NHK non de «tempête» mais de «troubles sérieux» et remarque devant les chefs d'entreprise: «Nous avons en France un proverbe: à chaque chose malheur est bon. Et si la secousse a été ter