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Libération

Le général Lebed ressuscite en Siberie. Il devance largement le gouverneur sortant de Krasnoïarsk.

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publié le 28 avril 1998 à 23h46

Moscou, de notre correspondant.

En arrivant largement en tête au premier tour de l'élection devant désigner le gouverneur de la région de Krasnoïarsk, Alexandre Lebed étonne, déjoue les sondages et savoure de son sourire assassin une victoire qui risque fort d'être définitive lors du second tour dans quinze jours. Avec près de 45,1% des voix contre 35,4% au gouverneur sortant Valeri Zoubov (sur 98% des suffrages exprimés), sa victoire est écrasante. Et sa candidature aura provoqué une participation sans précédent dans cette région de Sibérie: 61,25%. On le disait en perte de vitesse, il revient en force et voit poindre à l'horizon un avenir qui pourrait bien être présidentiel.

Lors de la présidentielle en juin 1996, la Russie tout entière avait été surprise de voir ce général arriver en troisième position avec 15% des voix. C'est en s'opposant à un ministre de la défense, en l'accusant de corruption et en démissionnant de l'armée qu'il avait auparavant commencé à façonner sa double image de M. Propre et d'aigle solitaire. Ayant donné ses voix au candidat Eltsine pour contrer le communiste Ziouganov, Lebed se voyait récompensé par le président Eltsine, qui le nommait secrétaire du Conseil de sécurité russe. Là, son image se fortifia: dans le sanglant conflit tchétchène où la Russie s'enlisait, ce militaire sut négocier habilement et personnellement un traité de paix. Sa popularité ne fit que croître. Le tsar Boris en prit ombrage et, au premier prétexte venu, le licencia en oct