Pearl River Mississippi, envoyé spécial.
«Mon problème, c'est qu'il n'y a pas assez d'Indiens pour travailler dans nos entreprises!» s'esclaffe Philip Martin. Le septuagénaire jovial et dynamique aime faire visiter Chatha Enterprises, l'usine joyau de la nation choctaw du Mississippi, dont il est le chef élu depuis 1962. Sur les chaînes modernes et robotisées, des centaines d'employés, en majorité des femmes, sont concentrés sur la tâche délicate de l'assemblage des fils électriques qui entrent dans le tableau de bord des véhicules de General Motors. Beaucoup ont le visage rond et cuivré, et les longues chevelures raides et noires qui les désignent comme des Choctaws, avant même qu'on les entende s'interpeller gaiement dans leur langue ancestrale. Mais ils ne sont qu'à peine plus du quart des 1 800 salariés de l'entreprise. Les autres sont des blancs, comme le directeur, un Cajun de Louisiane, ou des noirs, comme son adjoint, natif du comté de Neshoba, dans lequel se trouve Pearl River, «capitale» de la réserve choctaw et siège de la «zone industrielle» où l'usine a été implantée en 1979. La nation choctaw est un des principaux employeurs du Mississippi, avec 6 000 salariés de toutes couleurs et origines.
Usine au Mexique. «Mon autre problème, poursuit le chef Martin, ce sont nos concurrents: Taiwan, la Corée du Sud, Singapour et le Mexique surtout. C'est très dur. D'ailleurs, nous avons ouvert une usine au Mexique début avril"» A 72 ans, ce petit homme sans manières est le gr