Rectificatif (publié le 30/04/98): Michel Cuingnet, auditionné mardi
par la mission d'information sur le Rwanda, a dirigé la mission de coopération français de 1992 à 1994, et non à partir de 1987, comme nous l'avons écrit dans notre édition de mercredi 29 avril.
A écouter témoigner hier Michel Cuingnet, qui dirigea la mission de coopération française au Rwanda, de 1987 jusqu'au génocide de 1994, on mesure mieux ce qui sépare le fonctionnaire de l'homme d'Etat. Auditionnés par la mission d'information sur le Rwanda le 21 avril, Edouard Balladur, Alain Juppé, François Léotard et Michel Roussin laissent échapper qu'ils ne savaient pas tout. Disent qu'ils reviendront témoigner quand ils auront eu accès à certains documents officiels. Michel Cuingnet, le premier fonctionnaire a être entendu publiquement par la mission, connaît, lui, sa boutique. En sept ans de poste, il a vu le Rwanda changer. Il a vu le régime d'Habyarimana utiliser tous les moyens pour «convertir une hostilité latente en actes d'agression permanente contre les Tutsis». Il a vu le Rwanda évoluer du statut de bon élève du FMI à un pays où la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. En 1993, dit-il, à la veille des accords de paix d'Arusha, «70% des dépenses ordinaires de l'Etat sont consacrées à l'armée». Les effectifs, estimés à 5 000 en 1989, passent à 45 000 hommes, «et à ceux-là s'ajoutent 10 000 miliciens». Le FMI et la Banque mondiale décident alors de suspendre une partie de leurs aide