Deux moments définissent la première année au pouvoir de Tony Blair,
élu Premier ministre le 1er mai dernier. Le vendredi saint, lorsqu'il a arraché un accord aux ennemis d'Irlande. Le dimanche 31 août, lorsqu'en deux mots, il sut articuler l'émotion de son pays et du reste du monde au lendemain de la mort de Diana, qu'il baptisa «princesse du peuple». Un syntagme qui permit à Tony Blair de transformer la princesse en symbole du New Labour et valut une popularité stratosphérique au Premier ministre. Ce don de saisir les sentiments et les aspirations de ses concitoyens démontrés pendant la campagne électorale, Blair l'a confirmé en douze mois de pouvoir. Il reste, plus que Churchill, plus que Thatcher, le chef de gouvernement le plus populaire de l'après-guerre britannique, «un Reagan anglais», comme le constatait envieux un leader d'une opposition conservatrice, toujours dans les choux après sa défaite historique. Un sondage dimanche montrait qu'aujourd'hui les Britanniques seraient plus nombreux à voter Blair qu'il y a un an .
Mais, au delà du style et des apparences, Blair sait aussi mettre les mains dans le cambouis, comme il l'a montré en s'engageant nuit et jour pour obtenir un accord de paix en Irlande du Nord, le 10 avril dernier à Belfast. La paix n'est pas sûre, mais Blair a montré en Irlande, comme il l'a fait au Pays de Galles ou en Écosse qu'il était prêt à remodeler les institutions du Royaume, monarchie y compris, pour briser les vieilles certitudes. Le Premier m