Londres, de notre correspondant.
Même l'Union Jack est cool lorsque transformé en mini robe collante, il drape Ginger Spice, la rousse des Spice Girls, dignes ambassadrices selon Tony Blair, de Cool Britannia. On change la Garde. New Labour, New Britain. Une Grande-Bretagne moderne et branchée, musique et vidéo doit remplacer un très vieux pays, où des gentlemen en tweed boivent des bières tièdes avant d'aller bailler à un match de cricket en présence d'une Reine mal fagotée. Tony Blair se défend d'avoir jamais employé l'expression «Cool Britannia», devenue un objet de blagues, mais le premier ministre, 45 ans, tient à donner un coup de jeune au Royaume. On l'a vu trinquer au 10 Downing Street avec les frères Gallagher d'Oasis et toutes les stars de la Brit Pop. On l'a vu à Sheffield sur le lieu de tournage du Full Monty, film symbole à ses yeux de la renaissance culturelle et de l'imagination sociale anglaises. On l'a vu avec Cherie, sa femme, et les Clinton au Pont de la Tour, un restau chic de Terence Conran, le roi du design et de la bouffe branchée londonienne. Blair s'est même fait le Monsieur Loyal de son pays et de ses produits, emmenant au dernier sommet euro-asiatique, le premier ministre chinois, Chirac et toute la bande se promener dans une exposition faite de costumes Paul Smith, de chaussures orthopédiques pour vaches et de CD de Blur.
A ceux qui ricanent, Blair a répondu qu'il se «sentait britannique jusqu'au bout des ongles» et traité ses critiques de «snobs e