Gaza, de notre correspondant.
Pour la plupart des Palestiniens de Gaza, ce n'est pas l'anniversaire d'Israël auquel ils pensent aujourd'hui, mais celui de la «Naqba», la catastrophe. Le contraire serait étonnant quand les deux tiers du million d'habitants de la bande de Gaza autonome sont des réfugiés de 1948 ou leurs descendants, qui ont abandonné terres et maisons de l'«autre côté», devenu Israël. Mais les souvenirs de la Naqba de 1948 rendent encore plus visibles et douloureuses les difficultés actuelles, dans une zone autonome aux allures de bantoustan misérable et coupé du monde.
«On ne peut nier qu'il y ait des améliorations en surface. Mais dans le fond, depuis l'Intifada, la situation n'a jamais été aussi mauvaise.» Ce constat amer d'un réfugié de la seconde génération, chacun à Gaza le reprend peu ou prou à son compte. Depuis 1992, la situation économique dans la bande de Gaza aujourd'hui autonome ne cesse de se dégrader. Si les derniers indicateurs montrent une modeste reprise, c'est par rapport à 1996, année catastrophique s'il en fut.
«La population palestinienne tente de s'adapter à cette crise qui s'aggrave. Dans un premier temps, les ménages ont rogné sur les dépenses secondaires. Depuis quelques mois, ils réduisent également l'achat des biens de première nécessité. Mais cela ne pourra pas durer», signale un économiste des Nations unies. Pour faire face, les familles ont dû piocher dans leurs économies et les femmes ont revendu leurs bijoux, souvent offerts à l'o