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Libération

Turquie: «aveux» explosifs du repenti du PKK. L’ex-chef kurde Semdin Sakik aurait donné les noms d’alliés du mouvement.

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publié le 2 mai 1998 à 2h39

Istanbul, de notre correspondant.

Les dépositions d'un ancien commandant des rebelles kurdes turcs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste) stupéfient la Turquie. Chaque jour, la presse relate de nouvelles indiscrétions sur les «révélations» de Semdin Sakik, présenté comme le numéro deux du PKK qui avait fui mi-mars le QG de l'organisation au Liban, pour se réfugier chez Mahmud Barzani, président du Parti démocratique du Kurdistan d'Irak. Il avait ensuite été arrêté en Irak du Nord par des commandos spéciaux de l'armée turque. Ses aveux qualifiés «d'incroyable» et «d'effrayant» ont provoqué un grand débat politique, juridique et également éthique au sein des médias turcs. Sakik, qui avait été interrogé pendant environ dix jours, aurait donné la liste des noms des journalistes, des hommes d'affaires, des quotidiens, et des groupes islamistes qui aidaient le PKK. Parmi ces noms figurent ceux de Mehmet Ali Birand et Cengiz Candar, deux journalistes libéraux, chroniqueurs très connus du quotidien populaire Sabah. Ce dernier a licencié Birand et a interdit à Candar d'écrire des articles sur le problème kurde. Le nom du président de l'Association des droits de l'homme, Akin Birdal, aurait été également cité par Sakik, qui l'aurait qualifié de «fervent militant du PKK», selon la presse. L'ensemble des personnes et institutions accusées ont tout de suite publié des démentis.

Plusieurs juristes, dont Fikret Likiz, spécialiste de la loi sur la presse, précise que la lo