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Libération

Un trafic de cigarettes ébranle Bucarest. Le pouvoir mis en cause après le démantèlement d'un réseau de contrebande.

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publié le 4 mai 1998 à 2h43

Bucarest de notre correspondante

La découverte d'un vaste réseau de contrebande de cigarettes éclabousse les autorités roumaines au plus haut niveau et représente déjà le plus gros scandale de l'après-communisme dans le pays. Depuis dix jours, l'«affaire» fait sans interruption la une des médias, qui multiplient les éditions spéciales et les révélations sur ce trafic impliquant des officiers supérieurs du proche entourage du chef de l'Etat, le démocrate-chrétien Emil Constantinescu. Le chef du service de la garde et de la protection des personnalités (SPP) dépendant directement de la présidence, le colonel Gheorghe Trutulescu, a été arrêté hier à Arad, près de la frontière hongroise, après plusieurs jours de «cavale». La police a émis trois mandats d'arrêt internationaux, visant notamment un ressortissant syrien, un Irakien et le général Gheorghe Florica, chef de la police financière jusqu'en 1993, actuellement à Athènes. Le chef de la sécurité militaire, le général Ion Dohotaru, et le chef du contre-espionnage, le général Mihai Stan, ont été mis à la retraite. Le président Emil Constantinescu n'est pas personnellement mis en cause, mais sa cote de popularité connaît une sérieuse chute, bien qu'il garde encore la confiance d'une majorité de ses concitoyens. «On lui reproche de ne pas avoir été suffisamment clairvoyant dans le choix de ses collaborateurs, et les conséquences de cette affaire seront dévastatrices s'il ne re-structure pas profondément les services de sécurité de