Premier pays concerné par l'issue de la bataille franco-allemande
pour la présidence de la Banque centrale européenne (BCE), les Pays-Bas donnaient hier l'impression d'avoir sauvé l'honneur. Après la série d'échecs de candidats néerlandais à des postes internationaux (Onno Rudding cédant à Jacques Attali pour la présidence de la Berd, Ruud Lubbers à Jacques Santer pour la présidence de la Commission européenne, puis à Javier Solana pour le secrétariat général de l'Otan), le royaume aura enfin l'un des siens à la tête d'une institution européenne.
La tignasse blanche et les qualités de Wim Duisenberg seront désormais connues de tous les Européens. De retour chez lui dimanche, le Premier ministre Wim Kok se vantait d'ailleurs devant les caméras de son «succès» à Bruxelles. A deux jours des élections législatives, pour lesquelles il part favori, le leader travailliste affirme que le choix s'est posé ainsi: un président néerlandais pour quatre ans, ou pas de président néerlandais du tout. Il a donc rapporté de Bruxelles ce que le pays pouvait espérer de mieux. Son parti le couvre d'ailleurs de fleurs: «La diplomatie silencieuse a eu l'effet escompté. Pour Wim Duisenberg, il s'agit du couronnement d'une carrière», estime Jacques Wallage, président du Parti du Travail (PvdA).
Pour l'occasion chrétienne-démocrate (CDA) cependant, le compromis trouvé «n'est pas crédible, c'est une défaite, un mauvais début pour l'euro», dénonce son leader Jaap de Hoop Scheffer, qui a obtenu qu'un déba