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Libération

Kohl-Chirac: sommet de rabibochage à Avignon. A Bruxelles, le Président avait contribué à fragiliser le chancelier.

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publié le 7 mai 1998 à 3h01

Avignon, envoyée spéciale.

Ville de théâtre et de schisme (celui de la papauté à la fin du XIVe siècle), Avignon était l'endroit rêvé pour tenir le 71e sommet franco-allemand. Quatre jours après la naissance au forceps de l'euro, Jacques Chirac doit s'y efforcer de faire oublier à son «ami» le chancelier Helmut Kohl qu'il lui a fait vivre, au Conseil européen de Bruxelles, «l'un des moments les plus pénibles de la construction européenne». Intitulée «sommet de routine», la pièce que les deux hommes interpréteront au palais des Papes a pour thème la solidité de l'axe Paris-Bonn, à l'épreuve de toutes les avanies. Kohl, accueilli chez lui par les volées de bois vert de la presse contre le «compromis pourri» partageant entre le Néerlandais Wim Duisenberg et le Français Jean-Claude Trichet la future présidence de la Banque centrale européenne (BCE), pardonnera-t-il à Chirac son «coup de pied de l'âne» bruxellois, venu plomber ses déjà minces espoirs de réélection, en septembre prochain, à la chancellerie?

Avant de se séparer, aujourd'hui à midi, les deux dirigeants se sont retrouvés, hier en fin d'après-midi, pour un face-à-face (dans la salle des mariages de l'hôtel de ville) suivi d'un dîner de travail. Mais Kohl est arrivé avec trente minutes de retard, du fait de la prolongation d'un débat au Bundestag" sur l'euro. «La relation [franco-allemande, ndlr] n'est pas mauvaise, mais il y a des problèmes», a dit le chancelier devant ses députés. Malgré les efforts déployés de part e