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Libération

Elections-spectacle aux Philippines. Dix candidats en lice pour succéder au président Fidel Ramos.

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publié le 11 mai 1998 à 3h16

Manille envoyé spécial.

Douze ans après la révolution du People Power, qui a déposé le dictateur Marcos, la démocratie philippine garde le bon cap. Les Philippins se rendent aux urnes aujourd'hui pour élire leur nouveau président. Sur les dix candidats en lice pour remplacer le président sortant, Fidel Ramos, l'actuel vice-président Joseph Estrada, candidat de l'opposition et ancien acteur de cinéma, domine dans les sondages, avec 33% des intentions de vote. Traîne loin derrière le candidat du parti au pouvoir, l'ancien président du Parlement José De Venecia, qui bénéficie seulement de 13% des intentions de vote. Les Philippins choisissent aussi leur nouveau vice-président, 200 députés, 12 de leurs 24 sénateurs et 17 000 représentants locaux (gouverneurs, maires et conseillers municipaux).

Dans ce pays où le spectacle prime sur le discours politique, la course à la présidence est avant tout une grande fête nationale. Les rues de Manille sont pavoisées de portraits et d'affiches des candidats. Leurs slogans, leurs fanions s'affichent sur les devantures des magasins, sur les voitures et les Jeepney (le bus local fabriqué à partir du châssis d'une Jeep). L'ex-vedette de cinéma Joseph Estrada, dit «l'ami des pauvres», jouit d'un important soutien au sein de la population, dû d'abord à son apparition sur les écrans dans les années 60, mais aussi aux blagues avec lesquelles il faisait rire ses partisans pendant la campagne. Point de discours politique: le modèle d'Estrada, de son pr