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Libération

Le Rwanda suspend une mission de l'ONU. La semaine dernière, Kofi Annan avait été reçu froidement à Kigali.

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publié le 11 mai 1998 à 3h15

Moins de vingt-quatre heures au Rwanda ont eu raison de la patience

de Kofi Annan. Hier à Kampala, en Ouganda, où il poursuivait sa tournée dans l'Afrique des Grands Lacs, le secrétaire général des Nations unies a fait un compte rendu désabusé de son étape rwandaise. «Je crois que nous sommes arrivés à un point où nous devrons faire des choix, et ne travailler qu'avec ceux des gouvernements qui sont prêts à coopérer avec nous.»

Il était à Kigali la semaine dernière pour exprimer le «repentir» de la communauté internationale, qui n'avait rien fait, en 1994, pour arrêter le génocide rwandais. Il n'a récolté que des gestes d'hostilité. Les dirigeants rwandais ont commencé par boycotter le dîner organisé en son honneur. Son discours devant le Parlement, où il proposait le soutien des Nations unies, a reçu un accueil plus que froid. En 1994, l'actuel secrétaire général était responsable du département de maintien de la paix et en cela directement responsables des militaires de l'ONU au Rwanda. Mais c'est plus l'Organisation que la personne de Kofi Annan que visent les dirigeants rwandais.

A peine avait-il quitté le pays vendredi, que le président Pasteur Bizimungu déclarait qu'il n'avait pas besoin de l'ONU pour régler ses problèmes. «Il n'y a pas eu d'excuses», a-t-il affirmé. Et, en arrivant à Kampala, Kofi Annan apprenait que le Rwanda avait décidé ­ sans l'en avertir ­ d'interrompre la mission du Haut-Commissariat aux droits de l'homme et d'expulser son chargé de presse, José Lu