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Libération

Rwanda: l'exil amer d'un ancien Premier ministre. La Mission d'information auditionnait hier Twagiramungu.

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publié le 13 mai 1998 à 3h29

L'homme qu'auditionnait hier la Mission d'information sur le Rwanda

est un vieux routard de la politique rwandaise. C'est aussi un exilé, blessé par «la guerre» qui, dit-il, continue au Rwanda. Ex-directeur de la société paraétatique de transport jusqu'en 1989, donc haut fonctionnaire du régime Habyarimana, Faustin Twagiramungu passe dans l'opposition avec la démocratisation. Il en présidera le principal parti, le Mouvement démocratique républicain (MDR), qui deviendra, après le génocide et la victoire de la rébellion armée du Front patriotique rwandais (FPR), le principal partenaire de la coalition gouvernementale, en juillet 1994. Il en sera le Premier ministre jusqu'à sa démission, en août 1995. Ce parcours en zigzag, il le justifie par sa foi en une paix négociée.

Twagiramungu est un hutu modéré, un rescapé, comme il dit, qui n'a dû la vie sauve après l'attentat contre l'avion du président rwandais, le 6 avril 1994, qu'aux Casques bleus de l'ONU. Il est marginalisé dans son parti pour être allé négocier au Burundi avec le FPR, alors rébellion armée, menacé par les extrémistes de son propre camp. Comme il sera marginalisé dans la coalition gouvernementale dont le FPR, vainqueur, détient les véritables postes de commande. Il raconte même aux députés que lui, le Premier ministre, s'est fait agresser physiquement par un militaire parce qu'il n'avait pas signé un ordre de mission à temps. Son témoignage est traversé par l'amertume de cette époque-là.

Il répugne visiblement à par