New Delhi, de notre correspondant.
L'Inde n'avait jamais subi une telle avalanche de condamnations et de protestations. Jusqu'au Conseil de sécurité de l'ONU qui a «vivement déploré» hier, à l'unanimité, les cinq tests nucléaires effectués cette semaine. Depuis trois jours, New Delhi est critiquée de toute part et placée sous le couperet des sanctions internationales. Car malgré la confiance affichée, le gouvernement indien sait qu'il n'échappera pas à de sévères mesures de rétorsion. Premiers à dégainer, les Etats-Unis suppriment leur aide et interdisent à leurs banques de prêter de l'argent à l'Inde: un coût pour le pays estimé à 20 milliards de dollars par la Maison Blanche. Le Japon, qui était le principal bailleur de fonds des Indiens, emboîte le pas aux Américains. Conséquence: le métro de New Delhi qui devait être financé à hauteur de 10 milliards de francs par les banquiers japonais ne se fera probablement pas.
«Jusque-là, rien de vraiment grave, soulignent les experts. Les aides bilatérales ne sont pas assez importantes pour jouer un rôle significatif sur l'économie indienne.» En revanche, les menaces de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sont prises au sérieux. Si ces institutions coupent les crédits, l'Inde se verrait, à terme, privée des capitaux nécessaires au développement de son économie et en particulier de ses infrastructures notoirement défaillantes. Ce qui signifierait l'abandon de projets importants comme l'amélioration du système de dis