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Libération

Coulisses Bruxelles. C'est la fauteà la presse

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publié le 16 mai 1998 à 1h27

L'Europarlement n'aime guère les journalistes. Ou plutôt, ce qui

revient au même, il n'aime guère les journalistes qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment. Aussi se débrouille-t-il pour que cela n'arrive pas ou plus. Ainsi, à la suite d'un reportage d'une télévision néerlandaise épinglant l'absentéisme des eurodéputés, le bureau de l'Assemblée a décidé, en 1997, de restreindre la liberté de circulation des cameramans qui doivent maintenant être accompagnés par un fonctionnaire de la sécurité. les eurodéputés ont également décidé de soustraire à la vue des journalistes les listes de présence: elles sont certes publiées le lendemain, mais elles ne sont alors plus d'aucune utilité, le compte rendu du débat étant déjà paru dans les journaux" Mardi et mercredi, on a eu droit à deux nouvelles démonstrations de cette crispation quasi soviétique. Mardi, au cours du vote de la directive sur les biotechnologies, les députés verts manifestèrent leur opposition à ce texte en arborant des chapeaux de pirates (on va «pirater» l'être humain) et en déployant des banderoles. Faute de pouvoir expulser ces agitateurs, le président de séance ordonna l'expulsion des photographes et cameramans qui étaient tout à fait légalement dans la tribune de presse. Les gros bras de l'Europarlement le firent, comme à leur habitude, sans ménagement. Le lendemain, rebelote. Là, il s'agissait de paysans du Chiapas (Mexique), qui, de la tribune du public, ont tenté de brandir chacun une lettre du mot