Birmingham envoyé spécial
Comment inviter le président Suharto à céder sa place, sans pour autant donner l'impression que le G8 (les sept pays les plus riches et la Russie) s'ingère dans les affaires intérieures de l'Indonésie? A Birmingham, où ils sont réunis en sommet, les chefs d'Etat et de gouvernement des Huit ont tenté de se livrer à cet exercice. Juste avant leur déjeuner en tête à tête, Jacques Chirac et Bill Clinton, ont clairement laissé entendre que désormais, en Indonésie, les réformes économiques ne suffisaient plus, et qu'il faudrait songer à des «réformes politiques». Passent-elles par le départ de Suharto? Jacques Chirac: «Nous voulons une solution pacifique ["]. A lui (Suharto) de prendre les initiatives qu'il jugera nécessaires.» Bill Clinton: «Les questions internes ne sont pas de la compétence du G8, mais de l'Indonésie elle-même. Je crois que leur résolution devra passer non seulement par des réformes économiques mais par un dialogue entre le gouvernement et les composantes de la société.»
Commentaire d'un délégué français: «Parler de la nécessité de "réformes politiques est déjà beaucoup. On ne peut pas aller plus loin.» Pour lui, le maintien de Suharto conduirait à une catastrophe sans précédent dans le quatrième pays le plus peuplé du monde. Lors d'une conférence de presse, Jacques Chirac a estimé que «manifestement la situation actuelle ne va pas permettre la mise en oeuvre des mesures» préconisées par le FMI. Dans ce cas, le pays perdrait l'aide mass