Djakarta envoyé spécial
La démission de Suharto, n'est pas pour demain: Ong Hokam, un spécialiste reconnu de l'histoire indonésienne contemporaine est formel. «Le président Suharto, il ne faut pas l'oublier, est un vieux guerrier. Ce n'est pas quelqu'un qui abandonne.» De retour d'Egypte vendredi, le général-président au pouvoir depuis trente-deux ans s'est empressé de confirmer sa réputation d'homme coriace et retors. Refusant de plier devant les pillages et les émeutes sanglantes des derniers jours, et de céder aux appels redoublés des étudiants et de l'opposition à jeter le gant, Suharto a choisi la manière forte. «Le président a dit à ses ministres de prendre des mesures contre les criminels et les émeutiers», a annoncé le ministre de l'Information. Et beaucoup craignent déjà de voir cette répression servir à bâillonner la contestation.
Etudiants isolés. Les étudiants, qui militent depuis trois mois pour la démission du président, étaient jusqu'à il y a deux semaines confinés dans les campus, où leurs slogans se révélaient relativement inoffensifs pour le régime. En sortant des enceintes universitaires, ils tentaient de rallier un soutien populaire qui leur avait jusqu'alors fait défaut. «Mais le seul endroit où ils y sont réellement parvenus, explique Ong, c'est à Surabaya» une ville industrielle où le taux de chômage est particulièrement élevé. Partout ailleurs, malgré un profond mouvement de sympathie, la contestation étudiante «n'a fait que susciter émeutes et pilla