Kinshasa envoyée spéciale
Pako continue de sourire mais c'est, dit-il, «parce qu'il ne me reste plus que ça». Un an après l'arrivée triomphale des troupes de Laurent Kabila à Kinshasa, l'espoir de vivre des jours meilleurs a disparu. Le quotidien de Pako dans la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), étudiant en architecture, n'a pas changé. Comme avant, il doit se «débrouiller» chaque jour pour trouver un peu d'argent et s'acheter quelques mesures de riz qui constitueront son unique repas. Comme les années passées, il a dû aller «s'arranger» avec ses professeurs parce que, comme 180 de ses camarades, il a été recalé à ses examens. Seuls quatre étudiants ont été reçus, «ceux qui avaient payé». Les vieilles habitudes de la deuxième République, les «antivaleurs» comme on les appelle ici, ont vite repris le dessus. Pendant quelques mois, pourtant, les Congolais ont cru que quelque chose allait changer, mais, très vite, tout est redevenu comme avant.
«Stagiaires incompétents». Inexpérience est le mot le plus souvent utilisé pour excuser les erreurs du gouvernement. Un diplomate parle de «stagiaires incompétents mais bien rémunérés». La corruption de certains ministres est de notoriété publique. «Mobutu, il avait commencé en bas. Eux, ils commencent très haut», ironise cet homme d'affaires qui explique que les «matabiches» qu'il doit distribuer ont doublé, voire même triplé. Depuis un an, il fait tourner son usine de confection de sacs au ralenti il a mis plusieurs c