Birmingham envoyé spécial
Le décor: une ville triste à mourir, malgré le soleil et quelques canaux traversant un centre touristique léché comme un parc d'attractions. Les acteurs: les huit chefs d'Etat et de gouvernement des principales puissances du monde se cachant dans un manoir du XVIIe siècle pour papoter. Les spectateurs: 50 000 personnes manifestant dans une ambiance bon enfant contre la dette du tiers monde, 2 500 journalistes s'ennuyant dans une attente digne du Désert des Tartares. L'intrigue: inexistante. Les Huit (avec la Russie), à Birmingham, ont atteint le but qu'ils s'étaient fixé: désacraliser leur réunion, en faire un rendez-vous de routine, sans décision spectaculaire et surtout sans divergences affichées. Eviter toute dispute. Une discussion musclée du G8 était attendue sur au moins un sujet d'actualité: les essais indiens et la menace de prolifération nucléaire qu'ils font peser sur toute la région. Washington comptait convaincre ses partenaires de prendre des sanctions commerciales ou financières contre l'Inde. Ainsi, espéraient les Etats-Unis sans trop y croire, serait-il possible d'éviter que le Pakistan procède à son tour à des essais (lire page 6), puis l'Iran. Mais dès le début du sommet, pour éviter toute dispute (la France et la Russie sont contre des représailles), l'hôte du sommet, Tony Blair, a écarté l'idée. Le sujet des sanctions n'a donc même pas été abordé: les Huit se sont bornés à condamner l'attitude de l'Inde et à inviter ses voisins