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Libération

Indonésie: Suharto s'accroche encore. Il a promis de nouvelles élections auxquelles il ne se présentera pas.

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publié le 20 mai 1998 à 1h44

Djakarta envoyé spécial

Les concessions, maigres et tardives, annoncées hier par le président Suharto ont de nouveau fait monter les enchères dans la crise politique que traverse l'Indonésie. Des chars ont pris position, tard hier soir, à l'entrée de toutes les avenues menant à la place Merdeka («Liberté»), au centre de la capitale indonésienne, où les étudiants et l'opposition ont continué à appeler à une grande manifestation, aujourd'hui. Le mot d'ordre sera unique: «Suharto, démission.»

Le vieux maître de l'Indonésie, au pouvoir depuis trente-deux ans, est apparu hier matin à la télévision, toujours aussi sûr de lui. Il a d'emblée écarté son retrait immédiat du pouvoir, indiquant seulement qu'il ne se représenterait pas à de nouvelles élections. Celles-ci seront organisées, a-t-il dit, «aussitôt que possible». Fidèle à la réputation de «guerrier» tenace dont il aime se targuer, Suharto s'est bien gardé de fixer un calendrier ou de donner une date, affirmant seulement qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat (qui serait le huitième d'affilée) à l'Assemblée consultative du peuple. Cette Assemblée est composée pour un peu moins de la moitié de membres du Parlement, pour lequel les élections «vont être organisées» selon de «nouvelles modalités» restant à définir. Le président indonésien a appelé au respect de la Constitution «par tous les citoyens». Sinon, a-t-il dit, «le conflit peut s'aggraver et se transformer en guerre civile». Il a encore promis de nommer un nouveau gouv