Le général Christian Quesnot le concède volontiers: «On m'accuse
toujours d'être un peu trop interventionniste.» Et cet aveu lâché de bonne grâce, hier, devant la Mission parlementaire d'information sur le Rwanda, ne sonnait guère comme un repentir. Bien au contraire. En fait, s'il ne perçait qu'un regret dans le témoignage du chef d'état-major particulier de François Mitterrand, ce serait celui que la France ne se soit pas engagée plus avant dans le soutien au régime du président Juvénal Habyarimana.
Le général Quesnot n'aura pourtant pas ménagé sa peine. A dater de «l'offensive des Tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) et de l'armée ougandaise», en octobre 1990, et jusqu'au retrait des derniers soldats français de Kigali, à la mi-mars 1993, il a profondément marqué de sa patte le volet militaire de la politique française au Rwanda. Nombre d'officiers assurent même que, depuis leurs locaux de l'Elysée, l'état-major particulier du chef de l'Etat et la cellule africaine ont, plus souvent qu'à leur tour, court-circuité la chaîne de commandement du Centre opérationnel des armées.
La question est d'importance. Un traitement dit «réservé» de la situation rwandaise s'affranchit des contrôles prévus dans les procédures diplomatiques ou militaires traditionnelles. Avec les risques de dérapage que cela induit. Les parlementaires n'ont toutefois pas jugé utile de faire porter sur ce point leur interrogatoire fort civil. Et le général Quesnot avait balayé le reproche par avance. «La