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Libération

irlande: pour en finir avec trente ans de guerre. Les Irlandais se prononcent aujourd'hui sur l'accord de paix.

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publié le 22 mai 1998 à 1h56

Belfast envoyé spécial

Un immense «Yes» barre la façade de l'hôtel Europa de Belfast, plus de dix fois détruit par les bombes. L'un des rares signes qu'aujourd'hui les Irlandais du Nord doivent sanctionner par référendum le projet d'accord sur leur province divisée. Un règlement historique après trente ans de guerre et trois cents ans de conflit, mais malgré l'importance du vote, le plus important depuis la partition de l'Irlande en 1921, la campagne du oui est restée terne et assourdie. Les affiches sont rares, les meetings n'ont pas rameuté les foules et les partisans du oui, protestants comme catholiques, ont limité leurs déclarations et apparitions en faveur d'un agrément, qui reste un compromis complexe et ambigu, à l'image de l'Ulster. Comme s'ils étaient gênés de proposer à leurs fidèles un accord très largement en deçà de la rhétorique et des mythologies qui tiennent lieu de politique dans la province. Comme si ces politiciens habitués à la guerre ne savaient pas comment vendre le premier espoir de paix en trente ans.

Les sondages traduisent l'embarras de l'électorat, notamment chez les unionistes, les protestants majoritaires en Irlande du Nord qui veulent rester dans le Royaume-Uni. Un oui ne fait guère de doute, grâce à l'assentiment massif des catholiques nationalistes, mais le vote protestant sera partagé entre ceux qui veulent croire à la paix et ceux qui s'accrochent au statu quo. Les enquêtes d'opinion publiées hier montraient une très courte majorité de 51% de