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Libération
Reportage

«Un oui peut changer notre avenir». Catholiques ou protestants, les jeunes veulent en finir avec la violence.

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publié le 22 mai 1998 à 1h56

Belfast envoyés spéciaux

Belfast profite d'un pâle soleil. Dans les jardins botaniques de l'université de Queen's, les étudiants bronzent et se languissent. Une journée de printemps normale dans une petite ville britannique. «C'est difficile de s'enthousiasmer pour un compromis, admet Cormac Blackwell, président de l'Association des étudiants, mais c'est le meilleur espoir que l'on ait eu depuis longtemps.» Cormac, catholique, porte un T-shirt flottant barré d'un «Yes». «Yes» au référendum qui doit sanctionner le plan de règlement conclu le mois dernier. Peggy, sa copine, est protestante mais tout autant décidée pour le oui. «Il n'y a pas d'autre option, il faut aller de l'avant», explique-t-elle.

A dix minutes de voiture mais à des années-lumière des petits bonheurs étudiants, les jeunes de Tiger's Bay, ghetto protestant entouré de rues catholiques tout aussi pauvres, veulent aussi croire à la paix. «Cela a toujours été mauvais par ici, c'est la seule porte de sortie», affirme Paul, 21 ans, l'un des rares jeunes du quartier à avoir un travail, «personne ne veut le retour de la guerre, un oui peut changer notre avenir».

Communautés séparées. Paul, comme la majorité des jeunes d'Irlande du Nord nés pendant la période des troubles, en a assez de la violence qui a coupé ses rues de grillages qui les séparent des catholiques. Plus loin, le parc Alexandra, à cheval entre les deux communautés, est divisé par une barrière d'acier. Pour éviter les bagarres entre les gamins. A côté, Mic