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Libération

Coulisses. Bruxelles. Delors défend son Europe.

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publié le 23 mai 1998 à 1h10

Jacques Delors aime Bruxelles, et ça se voit. Il y rencontre de

vieilles connaissances, papillonne à son aise, et retrouve son aura d'antan. Il vient aussi y présenter des idées neuves. La dernière est «petite», selon ses propres termes, mais fait déjà beaucoup parler d'elle: chaque formation politique européenne choisirait son candidat au poste de futur président de la Commission ­ qui doit prendre ses fonctions en janvier 2000 ­ et mènerait campagne sur un nom et sur un programme lors des élections de juin 1999. Les chefs d'Etat et de gouvernement auraient toujours le dernier mot, mais seraient obligés de tenir compte du suffrage populaire. «C'est une proposition intelligente, qui permettra d'éveiller l'intérêt de l'opinion publique, de politiser le débat, d'accroître la légitimité et la transparence, de créer des liens entre le Parlement et la Commission. Ce sera moins obscur que quinze personnes qui s'enferment dans une pièce et préparent un arrangement en cachette», s'exclame un diplomate. Pourtant, le projet ne fait pas que des heureux. Ainsi l'actuel président de la Commission, Jacques Santer, s'interroge-t-il sur le rôle prédominant des grands partis et sur la légitimité future du Conseil européen. Certains voient dans le projet une manière détournée de mettre en avant quelques noms, notamment celui de l'ancien Premier ministre espagnol, Felipe Gonzalez. Pourtant, Delors écarte toute idée de «putsch» ou de «coup monté». Pas question, non plus, de violer le traité ou d