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Libération

Dublin, la fin du conflit plutôt que l'unité. Près de 80% des Irlandais du Sud devraient dire oui à l'accord de Stormont.

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publié le 23 mai 1998 à 1h58

Dublin, envoyé spécial.

Vu comme cela, l'un des derniers meetings du oui, organisé à Dun Laghoaire par le Fianna Fail, le parti républicain au pouvoir en Irlande, n'avait pas fière allure. Ils n'étaient qu'une quarantaine à s'être déplacés dans le plus grand hôtel de la ville portuaire au sud de Dublin pour venir écouter le ministre des Affaires étrangères, David Andrews, leur demander de «participer positivement au processus de paix en Irlande du Nord». «Ce n'est pas grave, répétaient les organisateurs, il faisait trop beau pour que les gens viennent parler politique.»

Et les sondages leur donnent raison. A en croire les journaux, entre 70% et 80% des Irlandais du Sud devaient ainsi répondre oui vendredi au référendum sur la province, alors que la République votait, elle aussi, pour avaliser l'accord de Stormont. Tout juste si l'on craignait un peu de confusion tandis qu'on devait également se prononcer sur l'adhésion au traité d'Amsterdam. «Ce que pense la majorité des gens est assez clair, explique Aidan Clarke, directeur du département d'histoire moderne au Trinity College de Dublin, pour nous, dire oui signifie voter pour la paix et espérer voir la fin de trente ans de troubles qu'une frontière n'est jamais arrivée à nous faire oublier.»

Symbole. La question posée aux électeurs de la République n'est pas anodine. Contrairement au Nord, il ne leur est pas demandé de soutenir ou non le texte de Stormont, mais d'amender les articles 2 et3 de leur Constitution, qui expriment u