Budapest, de notre correspondante.
Un Premier ministre de gauche ou de droite: tel est le choix apparemment simple qui s'offre aux Hongrois ce dimanche. A gauche, Gyula Horn, 66 ans, Premier ministre socialiste et vieux renard de la politique, qui a paradoxalement mené depuis trois ans une politique très libérale synonyme d'austérité pour la population. A droite, Viktor Orban, fringant jeune loup de 34 ans, issu d'un mouvement d'étudiants contestataires (Jeunes démocrates, ou Fidesz) et qui incarne un nouveau centre droit promettant des mesures sociales. A l'issue du premier tour, le Parti socialiste (PSH, ex-communiste) menait avec 32,25% des suffrages (1,5 million de voix) mais était suivi de très près par la Fidesz avec 28,20% des suffrages (1,3 million de voix). Tout indique que le vote du 24 mai sera aussi serré et que chacun des deux partis pourrait gagner d'une courte tête. Quel que soit celui qui l'emporte, le scrutin risque de dégager une chambre introuvable, car, d'après les sondages, ni le PSH ni la Fidesz n'obtiendrait les 194 sièges requis pour une majorité absolue.
Avec qui gouverner? Les socialistes, qui souhaitaient reconduire la coalition actuelle, sont handicapés par la défaite de leur partenaire gouvernemental, l'Alliance des démocrates libres (ADL). Avec seulement 7,88% des voix au premier tour (contre 19% en 1994) l'ADL ne peut espérer qu'une vingtaine de sièges contre 70 dans le parlement sortant. Les libéraux issus de la dissidence paient ainsi très cher