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Libération

Espagne: la «guerre sale» en procès. Les présumés chefs du GAL jugés aujourd'hui à Madrid.

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publié le 25 mai 1998 à 2h03

Madrid, de notre correspondant.

L'Espagne tente enfin de solder les comptes de l'épisode le plus noir de sa démocratie: la «guerre sale» contre-terroriste. Le procès qui s'ouvre aujourd'hui à Madrid devrait éclaircir les zones d'ombre qui planent toujours sur le GAL, le Groupe antiterroriste de libération, qui a sévi au milieu des années 80 contre l'ETA et des sympathisants indépendantistes, faisant au moins 25 morts. Pour la première fois les présumés «chefs» du GAL sont sur le banc des accusés: l'ex-ministre socialiste de l'Intérieur José Barrionuevo, son ancien bras droit Rafael Vera ­ qui nient mais risquent vingt-trois ans de prison ­ et un bon paquet de leurs collaborateurs ­ qui sont, eux, passés aux aveux.

Mercenaires. A l'issue de l'instruction, le juge Eduardo Moner du Tribunal suprême, le seul habilité à juger des parlementaires, comme l'est toujours l'ex-ministre, a estimé que les accusés «décident d'organiser en septembre 1983, avec le consentement de Barrionuevo et Vera, une structure capable de répondre aux activités de l'ETA». La «structure» va rapidement passer à l'acte, et recrute des mercenaires pour enlever, à Hendaye, sur la côte française, un dirigeant de l'ETA. Mais, ce 4 décembre 1983, les hommes de main se trompent de cible et kidnappent Segundo Marey, un représentant de commerce français d'origine espagnole. Il sera relâché, dix jours plus tard, avec, dans sa poche, l'acte de naissance du GAL: pour répondre «aux assassinats de l'ETA, programmés et di