Genève, de notre correspondant.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'un million et demi de nouveau-nés meurent chaque année, faute d'avoir été nourris correctement au sein. Ils meurent des effets directs ou indirects de l'alimentation au biberon. Depuis le scandale provoqué par l'étude anglaise «Baby killers» dans les années 1970, un code de commercialisation des substituts du lait maternel a été adopté en 1981 par l'OMS: il interdit toute publicité visible ou déguisée en faveur du lait en poudre, toute distribution d'échantillons gratuits et fait obligation de mentionner la supériorité du lait maternel sur les produits artificiels. Or, l'IBFAN, une organisation regroupant 150 associations, accuse les fabricants de violer le code international dans une étude portant sur 31 pays.
L'IBFAN a établi «le palmarès des 10 violations en 1998». Le réseau associatif estime que «Nestlé, Hipp et Mead Johnson continuent de distribuer des échantillons gratuits dans beaucoup de pays». Il accuse notamment la société Mead Johnson d'offrir aux travailleurs de la santé philippins une carte de membre d'une année au Club Méditerranée pour les inciter à vanter leur lait. L'IBFAN affirme qu'«au moins dix sociétés internationales, dont Nestlé, mènent des campagnes agressives envers les femmes enceintes et les jeunes mères pour promouvoir leurs produits à travers les spots-TV, dans les magazines, et dans des classes de préparation à l'accouchement"» En violation avec le code de conduit