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Libération

Le oui qui peut changer l'avenir de l'Irlande. Les électeurs ont massivement approuvé l'accord de paix.

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publié le 25 mai 1998 à 2h00

Belfast, envoyés spéciaux.

L'Irlande a choisi la paix. Par 94,5% des voix au Sud et 71,1% au Nord, les Irlandais ont dit oui au projet de règlement convenu le mois dernier. Ce résultat était attendu dans la République, mais dans l'Ulster divisé, ce consentement massif de 676 966 Nord-Irlandais, sur 1,1 million d'inscrits, montre que pour la première fois une majorité de catholiques et de protestants ont pu s'unir sur un projet commun. Une véritable révolution dans une province où les votes se comptent traditionnellement strictement par tribus. L'Ulster que l'on croyait fermée à toute évolution politique, a choisi un compromis, certes imparfait, mais qui peut permettre aux deux communautés, de vivre enfin en paix. Comme si, pour la première fois de sa trop longue histoire, se dessinait une forme de société civile en Irlande du Nord, réunissant pratiquement tous les catholiques, les protestants les plus éclairés et les milieux d'affaires auxquels s'ajoutent les paramilitaires qui disent avoir renoncé aux armes.

Pour Tony Blair, qui a mouillé sa chemise tout au long de la campagne, se rendant trois fois dans la province pour calmer les peurs et fantasmes unionistes, ce résultat constitue un succès personnel. Mais, le Premier ministre, tout en affirmant que ce oui «constituait un énorme pas vers la paix, l'espoir et l'avenir», se montrait prudent. «Il y a encore beaucoup à faire», a dit Blair, lui-même enfant de la diaspora irlandaise protestante, «j'espère que tout le monde acce