Belfast, envoyé spécial.
La politique a horreur du vide, surtout en Irlande du Nord, et la mise en oeuvre de l'accord de paix va suivre immédiatement le référendum. Dés le 25 juin, les 1,1 million d'électeurs de la province vont retourner aux urnes afin d'élire leur assemblée locale. Créée à la manière des Parlements écossais et gallois, cette assemblée doit élire le gouvernement de la province au début juillet.
L'assemblée de 108 membres sera élue à la proportionnelle dans les dix-huit circonscriptions d'Ulster. Une majorité unioniste, correspondant à la primauté démographique des protestants, dominera l'assemblée, mais un système complexe dit du «double consentement», selon lequel toute décision doit être prise à la majorité de chacune des communautés, donnera une voie équitable aux catholiques. De même, le Premier ministre, protestant, sera flanqué d'un vice-Premier ministre catholique. Déjà 1000 candidats se sont déclarés pour cette assemblée qui gouvernera la province après près de trente ans d'administration directe par Londres.
Le gouvernement réunira les représentants des principaux partis. Sinn Féin, pour la première fois, acceptera de siéger dans cette assemblée «britannique». Mais, les leaders unionistes entendent refuser une place aux représentants du Sinn Féin tant que l'IRA n'aura pas commencé à rendre ses armes. La même politique sera appliquée aux petits partis représentant les milices protestantes.
Le gouvernement aura tous les pouvoirs et gérera la Province dan